Les obsèques de Marc Hédelin, âgé de 68 ans, organiste titulaire de Ste Marguerite, ont été célébrées mardi 17 novembre dans l’église de Sainte Marguerite ; seules les 30 personnes nommément invitées par sa famille y ont assisté, en cette période de restrictions sanitaires. Des paroissiens ont pu déposer un lumignon au pied de l’autel, pour signifier la présence des paroissiens pendant les obsèques.
Une messe à l’intention de Marc Hédelin sera proposée à tous les paroissiens quand les messes seront à nouveau autorisées.
IN MEMORIAM
Marc Hédelin, notre organiste de Sainte-Marguerite depuis près de quarante ans, nous a quittés, le 5 novembre, terrassé par une crise cardiaque.
Nous sommes sous le coup de l’émotion causée par la brutalité de sa disparition, puisqu’il tenait l’orgue pour le week-end de la Toussaint, mais également de par l’étrangeté de l’hommage restreint qui lui a été rendu à la suite des contraintes sanitaires.
Après ses études universitaires, Marc s’était passionné pour le piano, l’orgue et avait commencé à apprendre le métier de facteur d’orgues.
C’est ainsi que, tout en poursuivant son apprentissage de facteur d’orgue, il fut nommé, à tout juste trente ans, organiste titulaire de l’église Sainte-Marguerite du Vésinet, le 1er avril 1982. Lourde charge, car à l’époque il y avait quatre messes par week-end dont une messe en grégorien à 8 h 30 le dimanche !
Depuis il a donc accompagné l’ensemble de notre vie paroissiale et de sa liturgie, plus de 2000 célébrations dont les installations de six nouveaux curés et trente fêtes de la Marguerite, se faisant remarquer par la qualité de son jeu, marqué par son goût du grégorien et de sa formation de facteurs d’orgues symphoniques ou néoclassiques.
En 1989, il créera d’ailleurs sa propre entreprise, la Manufacture de grandes orgues Hédelin et Cie. S’ensuivront de très nombreux contrats de transferts, de restauration ou d’entretien, en province comme à Paris et on lui doit, bien sûr la restauration du grand orgue de notre église Sainte- Marguerite.
Son travail d’excellence et sa convivialité lui ont permis de tisser un réseau d’amitiés et d’échanges avec de nombreux grands organistes, ce dont il était particulièrement fier, partageant avec eux une grande réserve pour un renouveau du chant liturgique de facture souvent médiocre et la nécessité de garder tout au moins pour l’orgue des pièces classiques et traditionnelles de qualité.
Marc ne supportait pas les fautes d’harmonie de certains chants, ne se privant pas de le dire et parfois d’adapter certaines partitions, voire de proposer une harmonisation personnelle de chants connus. Il n’en a pas moins accompagné avec patience et compétence, trois chorales successives et des animateurs, aidant à créer un répertoire qui permet à l’assemblée de Sainte-Marguerite d’être reconnue comme participant pleinement à une louange chantée des plus variées.
Marc était un grand sportif, pratiquant la marche, le ski, la voile et la moto, le seul moyen de locomotion que nous lui avons connu et avec lequel il parcourait souvent plus de trois cents kilomètres pour rejoindre Le Vésinet. Homme de conviction et engagé, il avait entre autres, atteint dans la réserve le grade de chef d’escadrons dans la gendarmerie.
Il était un participant assidu au Festival annuel de Bayreuth et aimait faire partager sa passion Richard Wagner, son créateur. Il avait d’ailleurs composé un kyriale sur des thèmes de ce compositeur.
Il était chevalier dans l’Ordre National du Mérite, Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, et il s’honorait surtout de sa nomination comme Chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre à l’issue de ses vingt années de tenue de l’orgue de Sainte Marguerite.
Juste hommage que nous avons à renouveler en remerciant Marc pour ses près de quarante ans passés avec nous, pour nous aider à prier et pour la beauté de nos célébrations tant par ses qualités musicales sans faille que par ses capacités humaines d’écoute.
Une grâce pour nous tous. Bien tristement, par Alain Zalmanski